Mythes & Légendes

Les mythes & légendes

En nombre infini…

En voici quelques une :

La légende du lac :

Certaines légendes ont des témoins de leur véracité. Le nom du lac central de Hanoi, le ‘Lac Hoang Kiem ’ signifie littéralement ‘le lac de l’épée retrouvée’ et fait référence à une légende urbaine. Il est dit que Le Loi, qui est devenu l’empereur de Le Thai To, se vit remettre une épée magique imprégnée de l’esprit du lac et qui l’aida à repousser les envahisseurs.

Quelques années après sa victoire, il navigua sur le lac et voulu faire un sacrifice pour remercier les esprits quand soudain une tortue géante apparu, prit l’épée dans sa bouche et plongea dans les profondeurs du lac pour rendre l’épée à son propriétaire. Même de nos jours les habitants croient que le lac est habité par une tortue géante et vont périodiquement voir les oracles pour avoir de la chance.

Lê-Lo’i et l’épée magique :

« A l’époque de la domination des Ming, il y avait un homme du nom de Lê-Loi habitant le village de Lam-Son, dans la province de Thanh-Hoa. Depuis son adolescence, conscient des souffrances de la population dues aux exactions des occupants, il nourrissait le projet de chasser ces derniers. Il était connu pour sa bravoure et surtout pour son habileté dans le maniement des armes. Le général chinois commandant de la région voulut l’engager dans ses troupes. Mais Lê-Loi déclina l’offre en se déclarant qu’un gentilhomme se devait de servir son pays plutôt que d’être le serviteur de l’étranger. En secret il rassembla des volontaires, constitua une petite armée et commença à harceler les garnisons chinoises. Ses troupes n’étaient pas entraînées ni bien armées. A chaque attaque, malgré leur combativité, elles furent repoussées et dispersées par l’ennemi. C’est ainsi que, lors d’une de ces déroutes, Lê-Loi se trouva sur le point d’être capturé par ses poursuivants. Grâce à la complicité d’un vieux villageois, il se fit passer pour un paysan en train de semer du riz, ce qui le sauva.

[…]

Un jour, Lê-Loi s’arrêta dans un village de pêcheurs où il comptait des partisans. Dans la hutte où il entra pour se reposer, il remarqua une épée dans un coin. Quand il la prit, elle se mit à briller d’une vive lumière. Il interrogea le pêcheur. Celui-ci lui raconta que lors d’une récente sortie en mer, il avait pris cette épée dans ses filets. N’en voulant pas, il l’avait rejeté à l’eau, mais chaque fois qu’il remontait son filet, elle s’y trouvait. Pensant que c’était un signe du ciel, il décida de la cacher pour l’offrir au futur libérateur du pays. Ce ne pouvait être que Lê-Loi, vu la manière dont elle venait, pour la première fois, de resplendir. Dès lors, Lê-Loi accumula victoire sur victoire.

[…]

Bientôt les occupants furent repoussés hors des frontières. Lê-Loi fut proclamé roi, régna sous le nom de Lê-Thai-Tô, et établit la capitale à Thang-Long. Pour fêter son accession au trône et remercier les esprits des Eaux de lui avoir donné l’épée de la victoire, il fit organiser une grande cérémonie sur le lac situé au centre de la capitale. A peine la cérémonie eut-elle commencé qu’une tortue géante apparut et s’adressa au roi :
-Maintenant que Sa Majesté a libéré le pays, elle n’a plus besoin de l’épée.
L’arme sortit de son fourreau, s’envola dans le ciel, se transforma en un dragon de lumière qui ondula quelques instants avec la tortue. C’est ainsi que le lac fut appelé Hô hoàn Kiêm, ou lac de l’épée restituée. Il se trouve toujours au centre de Hanoï, actuelle capitale du Vietnam. Un temple est dédié à la mémoire de l’événement ».

Histoire de la feuille de bétel et de la noix d’arec (Trâu-Câu) :

« Il était une fois deux frères se ressemblant comme deux gouttes d’eau. Ils grandissaient ensemble et s’aimaient beaucoup.
Mais en grandissant, ils tombaient tous les deux amoureux d’une belle fille du village voisin. La jeune fille choisissait l’aîné et se mariait avec lui.
Il était très amoureux de sa femme et avait pris l’habitude de rentrer à la maison au milieu de la journée pour être auprès d’elle. Un jour, victime d’une insolation, le cadet demandait à son frère de le remplacer au champ et regagna la maison pour se reposer. Il allait s’allonger sur le sofa du salon, après avoir fermé les volets pour mieux s’abriter de la vive lumière du jour. L’épouse, revenant du jardin où elle était allée cueillir quelques légumes, apercevait dans la pénombre un corps étendu. Croyant que c’était son mari, elle ne le réveillait pas et, se glissant à ses côtés, s’endormait. Entre-temps, ayant fini son travail, le frère aîné rentrait à son tour. A la vue de son épouse et de son frère ainsi couchés, il se mettait dans une grande colère, puis sombrait dans une immense tristesse. Et, bien que son épouse lui eût expliqué sa méprise, il maudissait le mauvais sort qui avait permis à la trahison de s’introduire dans sa famille.
Le frère cadet, désespéré, quittait le pays, s’accusant d’avoir été à l’origine de ce malentendu. Pour lui, c’était une manière de sauver le bonheur de son frère aîné. Voyageant sans but, il arrivait un jour sur le bord d’un grand fleuve et y mourrait épuisé. Il était alors transformé en un bloc de pierre calcaire.
L’aîné qui se reprochait le départ de son frère partait à sa recherche. Lui aussi arrivait sur le bord du fleuve, au même endroit où le cadet était devenu pierre. Lui aussi y mourrait et devenait un aréquier poussant à côté du bloc calcaire Sa femme après une vaine attente, partait à son tour à la recherche de son mari. Elle aussi arrivait au même endroit que les deux hommes et y mourrait également épuisée. Elle se transformait en une liane, le bétel, ses vrilles entourant le tronc de l’aréquier.
Le roi Hung Vuong, sixième du nom, apprit cette histoire d’amour fraternel et de fidélité conjugale. Il décrétait que le noix d’arec, la feuille de bétel et la chaux soient utilisés dans l’avenir comme objets votifs pour les cérémonies de mariages. On s’aperçut que cet amalgame protégeait les dents et conservait l’haleine fraîche.
Voilà pourquoi beaucoup de gens de ce pays ont l’habitude de chiquer la feuille de bétel, et que l’arec est planté partout et constitue un élément caractéristique de la campagne vietnamienne ».

Histoire des descendants du dragon et de la fée :

« Il était une fois, dans le territoire de Lac Viêt, devenu aujourd’hui le Nord du Vietnam, un génie de l’espèce des dragons. Le génie dragon femelle avait donné naissance à un fils qui s’appelait Lac Long Quân. Comme c’était un génie dragon, vivant dans l’eau et ne montant sur terre que rarement, il était doté d’une force surnaturelle et du pouvoir de faire des miracles. Il aidait la population à tuer les monstres des mers, des lacs et des arbres qui avaient causé des dégâts aux gens. Il instruisait la culture, l’élevage et le mode de vie. Après il retournait à la mer, son royaume marin, et n’apparaissait sur cette terre que quand c’était nécessaire.
A cette époque, sur la haute chaîne du Nord, vivait Au Co, fille d’une grande beauté, descendante elle-même du génie de la terre et installée sur ce territoire de Lac Viêt riche en fleurs odorantes et en herbes rares. Elle rencontra Lac Long Quân qu’elle aima tendrement. Ils devinrent mari et femme et vivaient au palais Long Trang.
Un certain temps après, Au Co fut enceinte et accoucha d’une poche renferment cent œufs qui donnèrent le jour à cent fils très bien portants et d’une beauté surnaturelle. Les enfants grandissaient vite en se passant de nourriture. Lac Long Quân, de son côté, habitué au milieu marin éprouvait de la peine à vivre longtemps sur terre. Il quittait Au Co et les enfants pour retourner à la mer. Elle demeurait seule à élever ses enfants et attendre désespérément le retour de son mari. A la fin elle invoquait ce dernier pour lui faire part de son amertume :
-Pourquoi me quittes-tu ainsi ? lui dit-elle. Tu n’apportes pas d’aide pour élever nos enfants en bas âge ?
-Je suis, lui répondit Lac Long Quân, de souche marine, vivant dans les profondeurs de la mer, et toi, tu descends des divinités célestes. Nous deux, vivant l’un dans les eaux et l’autre sur terre, avons des mœurs différents. Comment pouvons-nous vivre ensemble pour une longue durée ? Maintenant j’emporte avec moi cinquante enfants à la mer et toi, de ton côté, tu emportes cinquante enfants pour aller vivre à la montagne en surveillant les alentours. Des deux lieux, la montagne et la mer, nous nous prêtons serment de nous venir éternellement en aide.
Au Co et cinquante enfants exécutaient cette volonté. L’aîné montait sur le trône sous le nom de Hung Vuong, plaçait sa capitale à Phong Châu et prenait pour le nom de pays Van Lang. La cour royale comptait des mandarins militaires et civils. On appelait les fils du roi « Quang Lang » et les filles « Mê Nang ». Quand le père mourait, son fils aîné lui succéda en prenant pour titre Hung Vuong (Roi Hung).
Il résulte de cette histoire que les Vietnamiens sont les descendants du roi Hung et proviennent du dragon et de la fée ».

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